On retrouve Abdel pour la visite de l'Ecole Coranique de Salé. On longe son enceinte avant d'avancer au milieu des souks ... Oui, encore, mais cette fois-ci tout est désert.
On est vendredi, jour de prière et de couscous !!! Les marocains se retrouvent donc en famille pour déjeuner. Ils n'ouvrent leurs boutiques qu'en fin d'après-midi. On peut donc profiter d'une quiétude toute nouvelle... On remarque les toits de bois des souks (ceux d'origine, ceux qui sont remplacés le sont en éverites transparentes, tôle ou rien).
On passe souk el gazel, souk aux enchères de la laine. Ici, c'est l'acheteur qui fait monter le prix, la laine s'achète au kilo pour être tissée.
On avance encore dans le dédale des rues jusqu'à l'Ecole Coranique. Elle date de 1335.
Son entrée est majestueuse : une porte magnifiquement décorée de pierres ponces et de bois de cèdre du Liban sculptés. Il y a trois origines aux décors : stuc (plâtres blancs : Berbère ; mosaïques : Arabe ; bois sculpté : Andalousie).
On entre et là, nos yeux ne sont pas assez grands : de la dentelle, nous sommes au cœur du savoir faire artisanal arabe de la taille de la pierre et de la sculpture du bois, de la mosaïque !!! Ce n’est pas vraiment descriptible. La sérénité, la blancheur des murs, l’éclat des mosaïques bleues et la luminosité de la salle invitent au calme. On comprend aisément que l’apprentissage du Coran y était de qualité.
Les élèves commençaient les cours juste après la première prière ( vers 5h du matin) et terminaient à la 3ème, vers 14 heures.
Ils étudiaient assis sur des tapis à même le sol. Certains rentraient chez eux à la fin des cours, d’autres étaient pensionnaires. On s’est donc promené dans des couloirs très étroits qui desservaient de minuscules chambres.
On quitte l’Ecole Coranique pour le mausolée de Sidi Abdellah ben Hassoun. Il s’agit du « Saint Patron » des voyageurs. Le mausolée est daté de 420 (soit 1435 de notre calendrier). Par une fenêtre, nous n’avons pas le droit d’entrer, nous entrevoyons un des étonnants lustres qui ornent son mausolée. Ils sont très colorés et contiennent des bougies qui, une fois par an, sont allumées. Il y a une procession dans la ville en mémoire du Saint Patron. Un homme issu de la famille originale est porté dans Salé, l’une des dernières villes à perpétuer cette tradition.
Et puis, on prend un taxi : Mercedes, 775 000 km au compteur !!!! Une porte ne s’ouvre plus, les autres ont des poignées en bois … On s’y entasse direction le quartier de l’artisanat, et notamment la fabrication des poteries.
On entre dans une « usine » jonchée de plats et couvercles à tajine en cours de fabrication. Dans l’ombre, un homme fait tourner son tour et moule, avec ses doigts, des couvercles. Il est précis et très rapide. D’autres plus loin font les plats.
La terre argileuse, blanche ou rouge, est extraite d’une colline toute proche. Elle est concassée et mise dans un premier bac de décantation avec de l’eau. La boue est ensuite transférée dans un bassin où l’eau s’évapore pendant plusieurs semaines. Les hommes entrent, ensuite, l’argile pour la protégée à l’intérieur où elle est, alors, travaillée.
Il y a des peintres qui utilisent seulement des colorants naturels qui se chargent du décor des couvercles. Pour le vernis, ils utilisent du khôl, même matière noire que celle mélangée au maquillage des yeux des femmes, et du sable. Ils trempent les poteries dedans avant de les cuire à 1200° dans des fours alimentés par des feuilles d’eucalyptus ; pas de gaz, pas de bois … Les plats et couvercles sortent du four avec une jolie brillance, le noir du khôl a disparu…C’est une très ancienne tradition.
Cette fabrique de poteries est au cœur d’un ensemble de fabriques artisanales : le fer forgé, les mosaïques, les tapis, l’orfèvrerie, … Il y a de très beaux magasins qui exposent ce savoir faire, et de très bons vendeurs …
On en apprend beaucoup sur les tapis de laine : tous faits exclusivement avec des colorants naturels, tissés, noués, brodés à la main des femmes seulement. Il y a les royaux, les berbères, les doubles sens, … Et celui que l’on a ramené !!!! Vous connaissez nos goûts pour les objets bariolés, …, et bien là, on s’est fait embobiner !
Heureux de notre acquisition, de tout ce que l’on a vu, on retrouve Oceïs. Demain, on part pour Fès, il faut tout préparer.
souk aux enchères de la laine
école Coranique
école Coranique
vue des toits de Salé
Porte de l'école Coranique
